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Jacques le frère de Jésus

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Message  HANNAT Dim 1 Jan - 14:57

J'aimerais en savoir plus sur Jacques, le frère de Jésus.

déjà dès le départ j'apprends que Jacque le mineur, fils d'Alphée, et Jacques le frère de Jésus, surnommé Jacques le juste sont deux personnes distinctes pour les orthodoxes.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_le_Juste
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Message  -Ren- Dim 1 Jan - 16:12

Désolé, mais pour ma part je ne saurais quoi ajouter à la page Wiki :heu:

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Message  Roque Lun 2 Jan - 8:30

Des Jacques dans les Evangiles, il n'y en a pas deux, mais cinq d'après une bibliste canadienne.Yolande Girard. Bibliste, Montréal
Sur : http://www.interbible.org/interBible/decouverte/comprendre/2004/clb_041015.htm

Les cinq Jacques de l'Évangile


Comment distinguer les Jacques de l'Évangile et les noms qui y sont apparentés? L'apôtre, fils de Zébédée et frère de Jean, décapité en 44, est-il Jacques le Majeur honoré à Compostelle? L'apôtre, fils ou frère d'Alphée, est-il Jacques le Mineur honoré à Compostelle? Le frère ou cousin de Jésus, évêque de Jérusalem après Pierre, est-il l'auteur des deux épîtres de Jacques? Le père de l'apôtre dit Thaddée dans Mc 3, 18 et dans Mt 10, 3 ou Lebbé dans Mt 10, 3 (note S dans la TOB), Judas chez Luc 6, 16 et Jn 14, 22 ainsi que Jude dans Actes 1,13. (Marthe)


Jacques se dit en hébreu Iakobou, Judas, Ïouda et Jude, Ïehod. En grec, Jacques se dit Iakobos, alors que Jude et Judas se disent indistinctement Ioudas. Tous ces noms sont des dérivés de Jacob, mais nous pouvons clairement distinguer Jacques de Jude ou de Judas. Vous avez raison, il y a, effectivement cinq Jacques dans le Nouveau Testament : Jacques, le fils de Zébédée (dont nous parlent souvent les Évangiles) appelé par la tradition Jacques le Majeur; Jacques le Mineur (Mc 15,40); Jacques le fils d'Alphée (Mt 10,3); Jacques le « frère du Seigneur » (Ga 1,19) et Jacques (le père, le fils ou le frère) de l'un des Douze appelé Judas (Lc 6,16; Ac 1,13).

1. Jacques le Fils de Zébédée, frère de Jean, l'un des Douze, toujours nommé avant son frère Jean dans les Évangiles est aussi appelé Jacques « le Majeur » pour le distinguer de Jacques « le Mineur » littéralement « le Petit » dont parle Mc 15,40. La légende voulant que Jacques le Majeur se soit rendu à Compostelle, en Espagne, n'apparaît pas avant le VIe ou VIIe siècle. On parle de son assassinat dans le livre des Actes (Ac 12,2).

2. Jacques le Mineur ou Jacques le Petit est mentionné dans les récits de la Passion (Mc 15,40// Mt 27,56; Mc 16,1//Lc 24,10) pour identifier l'une des Marie qui était disciple de Jésus pendant son ministère Galiléen. C'est tout ce que nous savons de lui.

3. Jacques, le fils d'Alphée, (Mt 10,3; Mc 3,18; Lc 6,15; Ac 1,13). Il est l'un des Douze. Nous hésitons à l'identifier avec Lévi, fils d'Alphée qui était collecteur d'impôts (Mc 2:14) car Lévi pourrait être le nom de son frère. La seule chose que nous sachions de lui est qu'il commence toujours le troisième groupe des noms dans les listes des Douze.

4. Jacques « le frère de Jésus » : figure prestigieuse du christianisme primitif. Il ne fut pas, de son vivant « évêque de Jérusalem » parce que ce titre n'existait pas à cette époque. Cette hiérarchisation de l'Église ne commença qu'avec Ignace d'Antioche mort en 107 ap. J.-C. Cependant, dès que cette fonction commença à exister, on n'hésita pas à l'attribuer à Jacques tant dans les écrits officiels de l'Église (Clément d'Alexandrie et Épiphane de Salamine aux IIe et IIIe siècle) que dans les écrits apocryphes (les Pseudo-Clémentines, l'Évangile aux Hébreux datant du IVe siècle). Dans ces derniers écrits, il a même la préséance sur Pierre.

Paul nous dit que ce Jacques gouverna d'abord l'Église de Jérusalem avec Céphas et Jean (Ga 2,9), mais après la mort de Jacques, le fils de Zébédée (Ac 12,2), et après cette arrestation dont Pierre s'échappa miraculeusement (donc dès 44), il régna seul à Jérusalem (Ac 12,17) jusqu'à sa mort en 62. Pierre fut condamné à mort deux ans plus tard, à Rome. Jacques n'a jamais écrit d'épître de sa main. L'épître qui porte son nom a été écrit 20 ans après sa mort. Il est d'un auteur inconnu qui s'est inspiré pour l'écrire de son enseignement. L'épître de Jude en est distinct. Il s'agit de Jude, son frère.

Jérôme tenta de prouver que ce Jacques « frère du Seigneur » est le même que Jacques, le fils d'Alphée, l'un des Douze et que Jacques le Mineur (Mc 15,40). Bien que cette identification ait été, à une certaine époque acceptée par l'Église catholique et qu'elle fasse partie de certains livres de dévotions populaires, elle n'est plus soutenue aujourd'hui par aucun exégète sérieux. L'état actuel de la recherche nous dit que ce Jacques ne fut jamais l'un des Douze.

5. Jacques de Judas, on ne sait pas vraiment quelle était leurs relations puisqu'en grec, les noms sont apposés les uns au côté des autres. Nous lisons « Judas, Jacques ». S'agit-il du père, du fils ou du frère de Jacques? On ne peut pas le dire avec précision. Seul Luc mentionne son nom (Lc 6,16; Ac 1,13). On ne sait rien d'autre de lui.

Concernant Mt 10,3, vous savez que les textes ont été recopiés à la main par des scribes pendant des décennies et que l'erreur étant humaine, des erreurs s'y sont glissées. Hormis peut-être le papyrus Egerton II et quelques fragments qui datent du IIe siècle, les plus anciens manuscrits que nous ayons datent du IVe siècle. Or dans ces manuscrits les plus anciens soit le Sinaïticus et le Vaticanus (textes alexandrins), c'est le mot Thaddée qui apparaît. Au siècle suivant, nous voyons apparaître à la place de Thaddée, le nom Lebbé dans les manuscrits occidentaux qui sont également de bonne qualité comme le Codex de Bezae (D). Il s'agit sans doute d'une altération involontaire due à une confusion phonétique qui s'est propagée par la suite. Plus tard, certains scribes ont décidé d'harmoniser les deux noms en ajoutant dans leurs manuscrits Lebbé appelé Thaddée.




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Message  HANNAT Lun 2 Jan - 10:18

Jacques se dit en hébreu Iakobou, Judas, Ïouda et Jude, Ïehod. En grec, Jacques se dit Iakobos, alors que Jude et Judas se disent indistinctement Ioudas. Tous ces noms sont des dérivés de Jacob

Je ne suis pas d'accord sur ce point : Jacques c'est Yaacov qui vient de la racine 'ekev : talon ou tordu

Juda ou Jude c'est Yéhouda : qui a donné le nom yéhoudi : Juif ça vient d'une racine qui veut dire "je louerai". (verbe léhodot)

Rien à voir entre ces deux noms, ni entre ces deux personnages : Yaacov est le père et Yéhouda est le fils.

Mais merci pour le texte :jap:
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Message  Invité Lun 2 Jan - 10:49

Bonjour à toutes et à tous,

Je vous présente tous mes meilleurs voeux pour l'année nouvelle !


Bonjour Hannat



HANNAT a écrit:J'aimerais en savoir plus sur Jacques, le frère de Jésus.
déjà dès le départ j'apprends que Jacques le mineur, fils d'Alphée, et Jacques le frère de Jésus, surnommé Jacques le juste sont deux personnes distinctes pour les orthodoxes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_le_Juste

Quand il s'agit des frères et sœurs de Jésus, il me semble que les catholiques voient, depuis saint Jérôme, dans le mot grec "adelphos" la désignation de cousins germains alors que la plupart des orthodoxes voient des demi-frères issus d’un premier lit.

Ces deux thèses sont justifiées par le fait qu’il paraît difficile d’imaginer que le saint évangéliste Marc désignât la vierge Marie de la façon suivante :
Marc 15:40 Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses, et Salomé,

Il y a donc une Marie mère de Jacques et Joses, et probablement des autres frères et sœurs de Jésus, qui est distincte de la Mère de D.ieu, béni soit-Il.

Dans cette perspective, les catholiques exploitent de façon littérale :
Galates 1:19 Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur.
qui suggère que Jacques le Juste est un apôtre. Dès lors l’identification de Jacques le Juste à un apôtre et celle de Jacques le Mineur à un apôtre aboutit à la thèse catholique. Difficile d’identifier le fils d’Alphée à un fils de Joseph, par conséquent Jacques fils d’Alphée ne peut être qu’un cousin s’il est « adelphos » de Jésus.

L’identification de Jacques le Juste à un apôtre reste contestable, à mes yeux, à cause de :
1 Corinthiens 15:3 Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures ; 4 qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures ; 5 et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze. 6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts. 7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.
Qui semble exclure Jacques le Juste du cercle des Douze et qui suggère que le mot "apôtre" peut vouloir dire "disciple" sous la plume du saint apôtre Paul.

Pour les orthodoxes, il y a évidemment deux Marie mais elle sont toutes les deux "épouses" de Joseph. Épouse entre guillemets puisque la Vierge Marie reste "inépousée" par Joseph.

La Marie mère de Jacques est la première épouse, et ses enfants sont plus âgés que Jésus, ce qui explique que l’on conférât à Jacques le titre de Juste plutôt réservé à des anciens.
Pour les Catholiques la vierge Marie est descendante de Juda tandis que pour les Orthodoxes Marie est descendante d’Aaron (comme Élisabeth) et non pas de Juda. Ceci explique que pour la présentation au temple de Jésus (Chandeleur) il n’est pas question des 2 shekels de rachat du premier né.

Souvent est prétendu que la polygamie était tombée en désuétude mais cela ne repose sur rien, Joachim Jérémias notait que vers la Première Guerre Mondiale il y a avait plus de dix pour cent des familles juives rurales de Palestine qui étaient polygames. Et puis, la polygamie explique trop bien la curieuse façon évangélique de parler de la mère de Jean et Jacques : la mère des fils de Zébédée. Enfin dans une économie de pauvreté, qui était le lot de la Palestine au temps du Christ, la polygamie est souvent la solution adoptée pour répartir la force de travail des femmes et, à cet égard, je relève que l’esclavage des fillettes était pratiqué et qu’il débouchait le plus souvent par un mariage. Nous sommes loin du mariage monogame bourgeois !

Pour mémoire, à mes yeux il paraît difficile d’attribuer à la Vierge Marie les 6 enfants au minimum que la lecture moderne nous suggère. Outre l’identification difficile de la Marie mère de Jacques le mineur et de Joses à la Vierge Marie, se pose encore la ques-tion purement technique du pèlerinage à Jérusalem quand Jésus à 12 ans, pèlerinage qui paraît une épreuve bien difficile voire inutile pour une mère de plusieurs enfants.
Enfin, les Orthodoxes attachent une grande importance à la question de Marie à l’ange : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? » alors que précisément elle est fiancée à Joseph ! pourquoi se comporte-t-elle comme si Joseph n’existait pas comme géniteur potentiel ?

Très cordialement

votre soeur Pauline

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Message  Libremax Lun 2 Jan - 10:52

A mon sens, cette démultiplication des "Jacques" résulte du désir marqué de s'affranchir des traditions pourtant assez cohérentes sur l'entourage de Jésus et les grandes personnalités de l'Eglise primitive.

Le problème de base est que l'appellation des personnages, à l'époque du Christ, à partir du moment où ce ne sont pas des politiques ni des clercs institutionnalisés, est moins stricte que dans notre civilisation : les personnes ont un nom, ... et des surnoms, qui varient selon leur entourage. Ici, on appellera untel "Untel de Telle ville", ou bien là, "Untel fils d'Autre untel" ou encore "Untel Tellecaractérisitque", etc.

La tradition de base est qu'il y a deux Jacques.
Jacques le majeur, fils de Zébédée et frère de Jean, qui partira évangéliser jusqu'en Espagne et sera martyrisé lors d'un retour à Jérusalem pour une année sabbatique,
et Jacques le mineur, vraisemblablement cousin de Jésus (le débat porte sur le lien de parenté), qui devient Ancien de l'Eglise de Jérusalem et sera appelé Jacques le Juste parce qu'il était un strict observant du culte et était bien vu des autorités juives.
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Message  Libremax Lun 2 Jan - 11:05

pauline.px a écrit:. 7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. [/i]
Qui semble exclure Jacques le Juste du cercle des Douze et qui suggère que le mot "apôtre" peut vouloir dire "disciple" sous la plume du saint apôtre Paul.


Il peut y avoir eu, dans l'idée de Paul, une apparition personnelle à Jacques, puis, une apparition commune aux Douze apôtres, où il était présent lui aussi.
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Message  HANNAT Lun 2 Jan - 11:08

Pauline écrit
Difficile d’identifier le fils d’Alphée à un fils de Joseph, par conséquent Jacques fils d’Alphée ne peut être qu’un cousin s’il est « adelphos » de Jésus.

Sauf si Alphée est un frère de Joseph, que Joseph est mort et que Marie a épousé son frère en fonction de la loi du Lévirat.

7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.

peut-être que cette phrase en fait le premier des apôtres au contraire, le désigne comme successeur logique : sous-entendu puis à tous les autres apôtres.

Je ne vous suis pas trop sur la polygamie : Joseph , qui était très âgé, aurait bien pu être veuf d'une première épouse qui s'appelait aussi Marie, puisque c'était un prénom fort répandu à l'époque et à ce moment-là ses frères et soeurs seraient des demi-frères du côté paternel ?
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Message  Roque Lun 2 Jan - 11:16

Même pas le temps de lire le lien de ce site protestant (conservateurs du Codex Bezae) : http://codexbezae.perso.sfr.fr/comm/adelfoi.html
Je reviens tt l'heure !

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Message  Libremax Lun 2 Jan - 11:44

Roque a écrit:Même pas le temps de lire le lien de ce site protestant (conservateurs du Codex Bezae) : http://codexbezae.perso.sfr.fr/comm/adelfoi.html
Je reviens tt l'heure !

Cet article me semble utiliser des présupposés peu documentés et sauter à des conclusions bien hâtives. Je connais ce site. L'auteur concluait à partir d'éléments épars que l'évangéliste Luc était Simon de Cyrène, si je me rappelle bien, ou quelque chose dan ce genre...

  • L'Évangéliste Marc n'ignorait pas que Jacques, appelé le frère du Seigneur et Jude étaient frères. Il le savait par les lettres de Paul
    S'il se permettait d'entretenir une telle ambiguité, c'est parce qu'il ignorait manifestement les liens de parenté qui les unissaient.
    Marc aurait commis un impair en compilant sa source. La preuve en est donnée par Matthieu qui a cherché à rattraper son erreur;
    Cette erreur eut des répercussions ailleurs.

    En conséquences il est imprudent de s'appuyer sur les informations issues de Marc pour avoir une juste idée de la famille de Jésus.
    Ces différentes suppositions manifestent à elles-seules que l'information issue de Jean était à prendre avec précautions et que la recouper avec les versets de Marc conduisait à des hypothèses sans fondement bien établi.
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Message  Invité Lun 2 Jan - 14:02

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Hannat, merci de votre attention.


HANNAT a écrit:Sauf si Alphée est un frère de Joseph, que Joseph est mort et que Marie a épousé son frère en fonction de la loi du Lévirat.

Tout est possible en effet.

Néanmoins la loi du lévirat prescrit un mariage avec le beau-frère quand il n'ya pas d'enfant.
Il me semble que Marie ayant enfanté Jésus, le frère de Joseph n'éait pas astreint à ce mariage.



HANNAT a écrit:
7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.

peut-être que cette phrase en fait le premier des apôtres au contraire, le désigne comme successeur logique : sous-entendu puis à tous les autres apôtres.

Je vous rappelle le verset 5 qui montre que Jésus est apparu aux Douze dont manifestement Jacques le Juste est exclu puisque l'on en parle deux versets plus loin.



HANNAT a écrit:
Je ne vous suis pas trop sur la polygamie : Joseph , qui était très âgé, aurait bien pu être veuf d'une première épouse qui s'appelait aussi Marie, puisque c'était un prénom fort répandu à l'époque et à ce moment-là ses frères et soeurs seraient des demi-frères du côté paternel ?

Tout à fait.
Il me semble que l'Église Orthodoxe considère que Joseph était veuf.
Dans tous les cas, veuvage ou pas, les frères et soeurs de Jésus sont des demi-frères et demi-soeurs par Joseph.

Je n'ai évoqué la polygamie que pour dire qu'il n'est même pas nécessaire de poser que Joseph était veuf.
Personnellement, je ne crois pas à ce veuvage qui ne simplifie pas l'identification de la Marie mère de Jacques.
J'y vois plutôt les conséquence de la condamnation de la polygamie, comme s'il ne fallait pas affecter l'image de Joseph...

Je note que l'évangile évoque clairement des demi-frères traités exactement comme des frères : Hérode et Philippe qui ne sont pas de la même mère.

Très cordialement,

Votre soeur Pauline

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Message  Libremax Lun 2 Jan - 14:18

pauline.px a écrit:
HANNAT a écrit:peut-être que cette phrase en fait le premier des apôtres au contraire, le désigne comme successeur logique : sous-entendu puis à tous les autres apôtres.

Je vous rappelle le verset 5 qui montre que Jésus est apparu aux Douze dont manifestement Jacques le Juste est exclu puisque l'on en parle deux versets plus loin.

Mais, justement : au verset 15, Jésus apparaît à Kephas, puis aux douze : cela ne signifie pas que Pierre ne fait pas partie des douze.
de même, si Jésus apparaît à Jacques, puis à tous les apôtres, en rien ça ne signifie que Jacques ne fait pas partie de ces apôtres.

Il y a manifestement dans cette liste de Paul une description chronologique des premières apparitions du Christ aux grands ministres de l'Eglise :
A Pierre,
Aux Douze,
Aux 500 disciples,
A Jacques,
A tous les Apôtres

Le terme "apôtre" a visiblement un sens légèrement différent pour Paul que la seule désignation des douze. Néanmoins, il va de soi que les Douze font partie de ces "apôtres".
L'apparition à Jacques puis à tous les apôtres peut décrire une 2e série d'apparitions au cercle des responsables de l'Eglise, juste après celle qui s'est passée devant les 500.
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Message  HANNAT Lun 2 Jan - 15:40

Qui sont les 500 ? Je suis confuse d'être si ignorante.
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Message  Libremax Lun 2 Jan - 15:55

HANNAT a écrit:Qui sont les 500 ? Je suis confuse d'être si ignorante.

ah, surtout ne vous dites pas ignorante pour si peu, parce que ces "500" sont une énigme pour la majorité des chrétiens.

La seule et unique évocation de ces 500 personnes se trouve dans cette épître de Paul aux corinthiens. Il en parle comme d'un groupe connu, et pourtant... leur mémoire a disparu.

Ce sont les chercheurs de l'oralité, s'appuyant sur (me semble-t-il) d'anciennes traditions orientales ainsi que sur leurs connaissances de l'Eglise primitive, qui décrivent bien aujourd'hui de quoi il s'agit.
Ce sont les disciples de 2e et 3e génération.

En effet, il est probable que Jésus, comme tout rabbi de son époque, ait eu le temps de donner son enseignement rapproché à deux groupes successifs de 6 disciples, c'est à dire les Douze.
Ceux-ci, en vertu de l'envoi en mission par Jésus, ont enseigné eux-même six nouveaux disciples chacun, c'est à dire 12*6=72 disciples, autrement dit les 70 dont l'évangile de Luc parle, comme un deuxième cercle de disciples.
Il faut conclure que ces 72 ont enseigné, à leur tour, à 6 disciples chacun. 72*6=432, auxquels ont rajoute leurs enseignants, 432+72=504 disciples, "les 500".

D'ailleurs, les Actes des Apôtres parlent de environ 3000 disciples après la Pentecôte.
Il s'agirait de 500 * 6 disciples, c'est à dire 3000...
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Message  Roque Lun 2 Jan - 17:36

Il semblerait qu'une règle de l'enseignement des rabbis au temps de jésus était d'avoir un groupe de 6 disciples. 6 disciples + 1 maître = 7. Cette règle ne semble pas connue aujourd'hui (?) parmi les Juifs.
Jésus - par contre - a formé 2 groupes de 6 qui sont partis par deux pour être conforme à la règle du témoignage dans la Bible (2 témoins mâles non apparentés font foi ... bon je ne connais pas les détails ... je ne m'aventurerai pas plus loin ...). 12 est effectivement aussi le nombre des tribus d'Israël - chiffre symbolique important.
Libremax, c'est surprenant nous semblons avoir les mêmes sources ....

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Message  Libremax Lun 2 Jan - 19:09

Roque a écrit:Libremax, c'est surprenant nous semblons avoir les mêmes sources ....

Je confirme! Ce sont les mêmes...
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Message  Roque Lun 2 Jan - 20:12

Libremax a écrit:
Roque a écrit:Libremax, c'est surprenant nous semblons avoir les mêmes sources ....

Je confirme! Ce sont les mêmes...
Je ne suis donc plus seul, Youpee ! :yes: :t:

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Message  Invité Lun 2 Jan - 21:19

Bonjour à toutes et à tous,

Bonjour Libremax

Libremax a écrit:Il y a manifestement dans cette liste de Paul une description chronologique des premières apparitions du Christ aux grands ministres de l'Eglise :
A Pierre,
Aux Douze,
Aux 500 disciples,
A Jacques,
A tous les Apôtres

J'admets volontiers que Jacques le Juste est l'un de ces "tous les apôtres" évoqués par le saint apôtre Paul.

En revanche, je peine à voir dans cette énumération chronologique qui me paraît très claire la confirmation que Jacques le Juste ferait partie des Douze.

Très cordialement

votre soeur Pauline

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Message  Libremax Mar 3 Jan - 12:36

Bonjour à tous!

Finalement, la problématique à propos de Jacques le Juste se résume peut-être ainsi :
"Jacques le Juste" désigne un proche de Jésus qui a été à la tête de l'Eglise de Jérusalem dès les premiers temps de l'Eglise universelle.
Le débat demeure sur son assimilation à Jacques dit "d'Alphée", ou "le mineur" faisant partie des Apôtres.

Moi, je me dis qu'il aurait quand même été étrange que le premier chef de l'Eglise de Jérusalem n'eût pas été un des Douze.
Tous les Douze étaient présents à Jérusalem dans les premiers temps de l'Eglise, et ça n'aurait pas été l'un d'eux qui aurait été chargé d'en superviser le culte, la catéchèse, etc ?
Ca me paraît peu réaliste.
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Message  Invité Mar 3 Jan - 16:05

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Libremax

Libremax a écrit:Le débat demeure sur son assimilation à Jacques dit "d'Alphée", ou "le mineur" faisant partie des Apôtres.

Je voudrais rajouter que l'on présente souvent le corpus lucanien "évangile + actes" comme un ensemble assez homogène.
ALors..
Si aux yeux du saint apôtre Luc il s'agit toujours du même personnage à savoir le fameux "Jacques frère du Seigneur" pourquoi l'auteur ne recourt-il pas à cette identification claire ? alors qu'au contraire il reste énigmatique soit en ne disant rien d'autre que "Jacques" comme dans le livre des Actes, soit en parlant d'Alphée dont personne ne sait s'il s'agit d'un père, d'un fils, d'une ville...
Tout se passe comme si le saint apôtre Luc ignorait que ce Jacques serait appelé "frère du Seigneur"

Je note encore que dans les Très Saintes Écritures, seul le saint apôtre Paul désigne le chef de la communauté d'origine juive comme "frère du Seigneur". À cet égard je remarque que l'épître de Jude commence ainsi : "Jude, serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques" sans autre remarque sur d'éventuelles parentés. Ne parlons pas de l'épître de Jacques qui n'a aucune raison d'être attribuée à Jacques le Juste.

Libremax a écrit:
que le premier chef de l'Eglise de Jérusalem n'eût pas été un des Douze

Premier ? de quoi ?

Dans les très saintes Écritures, le nom de Jacques n'apparaît qu'après le décès du saint apôtre Jacques le Majeur.
Jusqu'à la fin du chapitre 12 des Actes, le personnage principal de l'Église naissante de Jérusalem est manifestement le saint apôtre Pierre.

Le chapitre 12 des Actes nous montre plutôt un Jacques "chef" de la communauté chrétienne d'origine juive.
Il ne nous reste de ce chef qu'un seul discours et, même s'il concerne les gentils, ce discours s'adresse aux juifs.

Après l'incident du chapitre 21, il me semble que Jérusalem a dû devenir invivable pour les chrétiens non circoncis. L'épître aux Galates suggère même que Jacques faisait régner une certaine terreur (et ce, jusqu'à Antioche) dans son refus de la cohabitation avec les gentils.

En conclusion, il m'apparaît que saint Jacques frère du Seigneur est le chef non pas de l'Église de Jérusalem mais de la communauté chrétienne d'origine juive et qu'il est un personnage avec lequel les apôtres sont forcés de composer sinon de battre le fer.

En dépit de tout le respect que je dois aux saints, je ne vois pas en l'activité publique de ce personnage un modèle d'esprit évangélique. Je peine donc à y voir l'un des plus proches disciples de notre Seigneur Jésus-Christ.


Très cordialement

votre soeur Pauline


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Message  Libremax Mar 3 Jan - 18:10

Bonjour Pauline !

pauline.px a écrit:Si aux yeux du saint apôtre Luc il s'agit toujours du même personnage à savoir le fameux "Jacques frère du Seigneur" pourquoi l'auteur ne recourt-il pas à cette identification claire ? alors qu'au contraire il reste énigmatique soit en ne disant rien d'autre que "Jacques" comme dans le livre des Actes, soit en parlant d'Alphée dont personne ne sait s'il s'agit d'un père, d'un fils, d'une ville...
Tout se passe comme si le saint apôtre Luc ignorait que ce Jacques serait appelé "frère du Seigneur"

Luc précise "d'Alphée" en parlant de Jacques, pour le distinguer de l'autre Jacques qu'il cite en premier, et qui est le frère de l'apôtre Jean.
Plus loin dans son récit, identifier le chef de la communauté de Jérusalem autrement que par son nom n'a plus lieu d'être, puisque le premier Jacques, fils de Zébédée, est mort : il s'agit donc bien de Jacques d'Alphée. ( A aucun moment Luc n'introduit ce responsable de la communauté de Jérusalem que par son prénom : il s'agit donc de quelqu'un de connu, de déjà cité dans son livre. )


Je note encore que dans les Très Saintes Écritures, seul le saint apôtre Paul désigne le chef de la communauté d'origine juive comme "frère du Seigneur". À cet égard je remarque que l'épître de Jude commence ainsi : "Jude, serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques" sans autre remarque sur d'éventuelles parentés. Ne parlons pas de l'épître de Jacques qui n'a aucune raison d'être attribuée à Jacques le Juste.

L'épître n'a aucune raison d'être attribuée à Jacques le Juste, à moins que ce Jacques le Juste soit bel et bien un apôtre du Seigneur, accrédité par les premiers chrétiens pour produire un texte qui soit recevable comme canonique. Par ailleurs, je ne vois pas en quoi il faudrait mettre en doute ce que dit Paul sur la parenté de Jacques avec le Christ?


Premier ? de quoi ?

Dans les très saintes Écritures, le nom de Jacques n'apparaît qu'après le décès du saint apôtre Jacques le Majeur.
Jusqu'à la fin du chapitre 12 des Actes, le personnage principal de l'Église naissante de Jérusalem est manifestement le saint apôtre Pierre.

Le chapitre 12 des Actes nous montre plutôt un Jacques "chef" de la communauté chrétienne d'origine juive.
Il ne nous reste de ce chef qu'un seul discours et, même s'il concerne les gentils, ce discours s'adresse aux juifs.

Après l'incident du chapitre 21, il me semble que Jérusalem a dû devenir invivable pour les chrétiens non circoncis. L'épître aux Galates suggère même que Jacques faisait régner une certaine terreur (et ce, jusqu'à Antioche) dans son refus de la cohabitation avec les gentils.

En conclusion, il m'apparaît que saint Jacques frère du Seigneur est le chef non pas de l'Église de Jérusalem mais de la communauté chrétienne d'origine juive et qu'il est un personnage avec lequel les apôtres sont forcés de composer sinon de battre le fer.

En dépit de tout le respect que je dois aux saints, je ne vois pas en l'activité publique de ce personnage un modèle d'esprit évangélique. Je peine donc à y voir l'un des plus proches disciples de notre Seigneur Jésus-Christ.


Très cordialement

votre soeur Pauline

Les renseignements que nous avons sur Jacques le Juste ne nous sont pas seulement donnés par l'Ecriture, mais aussi par la Tradition. Le saint apôtre Pierre est le personnage principal parce qu'il est le chef des Douze. A ce titre, il est en effet le personnage principal de l'Eglise naissante. (On sent bien que c'est Jean qui vient juste après lui en matière de préséance) Mais c'est un autre rôle que celui de responsable de l'Eglise, locale, de Jérusalem, qui va cependant jouer le rôle d'Eglise-mère.

Je ne suis pas d'accord avec vous sur une réduction du rôle de Jacques à celui de "chef de la communauté chrétienne d'origine juive".
Nulle part une telle fonction n'est indiquée à son sujet dans le texte de Luc, et par ailleurs, il faut considérer qu'une telle distinction entre chrétiens d'origine juive et chrétiens d'origine païenne n'avait absolument pas lieu d'être au moins pendant plusieurs années des débuts de l'Eglise : les premiers chrétiens sont tous, Pierre, jean, Matthieu, Jacques et tous les autres y compris, des Juifs, jusqu'à Saint Luc et évidemment Paul. Il n'y a pas de communauté à proprement séparée l'une de l'autre, c'est bien ce qui soulève d'ailleurs le problème que la vocation des sept diacres grecs va devoir résoudre.
Son discours au chapitre 12 est un discours qui rassemble l'Eglise universelle, et non pas seulement l'Eglise de Jérusalem. C'est lui qui a le dernier mot, c'est lui qui dicte la lettre envoyée aux Gentils : comment pourrait-il ainsi s'exprimer en tant que seul chef de la "communauté des chrétiens d'origine juive" ?
Le chapitre 21 montre au contraire Jacques se réunissant avec Paul et tous les anciens de Jérusalem pour le protéger de ceux qui lui voudraient du mal : comment imaginer que tous les chrétiens de Jérusalem seraient dès lors hostiles aux incirconcis à ce point?

Vous forcez le trait de l'épître aux Galates : Paul y dit aussi , justement, que Jacques a validé la prédication de Paul et lui a "tendu la main en signe de communion". Ce n'est pas parce que dans l'entourage de Jacques se trouvent des personnes en désaccord avec lui, que Jacques lui-même doit lui être hostile.

Cela dit, que Jacques, qui qu'il fût, ait pu avoir une position différente d'autres apôtres sur certains points, quoi d'étonnant?
Jean et Pierre étaient-ils semblables?
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Message  Invité Mar 3 Jan - 19:17

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Libremax,

Je ne voudrais pas éterniser un débat sur des points de détails puisqu'il s'agit davantage d'un sentiment personnel que d'une intime conviction et encore moins d'une preuve.

Mon sentiment personnel est que saint Jacques frère du Seigneur ne devient important qu'à partir du moment où s'élève une difficulté entre Juifs et Gentils et qu'à partir de là il est présenté comme le porte-parole des préoccupations de la communauté juive.

Pour l'épître aux Galates, tout est affaire de chronologie.
Au début, saint Paul rend visite à saint Pierre et demeure chez lui, saint Jacques est rencontré.
Puis plusieurs année après il y a confirmation de la répartition des activités évangéliques entre saint Pierre et saint Paul, avec saint Jacques, saint Jean et saint Barnabé tout le monde se donne la main.
Mais, c'est plus tard que la présence des envoyés de saint Jacques sème la confusion dans les esprits.
Pourquoi ? parce que leur seule présence effraie saint Pierre et saint Barnabé.

Vous considérez que cela ne révèle rien sur saint Jacques.
Vous avez peut-être raison.

Mais si je fais le bilan,
En 1 Corinthiens 15, saint Paul ne présente pas saint Jacques comme appartenant aux Douze ni aux 500, le parallélisme suggère plutôt qu'il est le premier des "apôtres" au même titre que saint Pierre est premier des Douze. Mais ici le mot apôtre ne signifie pas un des Douze.

Saint Luc n'identifie jamais le Jacques des Actes à un apôtre. Si ce Jacques est une personne éminente il est naturel de ne pas l'identifier davantage.
Mais pourquoi saint Luc parle-t-il d'Alphée ? si ce n'est justement pour distinguer Jacques-le-Petit du Jacques-le-Juste que tout le monde connaît...

On ne peut pas se contenter de l'homonymie puisque saint Luc cite un autre Jacques pour situer plus précisément le saint apôtre Jude. Ce Jacques-là qui sert à identifier quelqu'un doit lui aussi être un peu connu.
Certains exégètes ont même vu dans ce Jacques non pas le fils mais le frère de Jude puisque le grec de l'évangile ne précise pas le lien de parenté.

Voilà pourquoi je trouve qu'il me manque des éléments pour étayer l'identification des deux saints.
Comme de surcroît je ne vois pas bien ce que cette identification apporte... sauf à la construction hardie de saint Jérôme... je crains qu'elle n'ait pas d'autre justification.

Très cordialement,

votre soeur Pauline

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Message  Libremax Mer 4 Jan - 10:06

Bonjour chère Pauline,

Il me semble que cette identification peut, malgré tout, induire certaines idées selon les différentes possibilités. Car vous le dites bien :
saint Jacques frère du Seigneur ne devient important qu'à partir du moment où s'élève une difficulté entre Juifs et Gentils

En fait, que se passe-t-il si on part du principe que Jacques est considéré comme le chef de file d'une communauté juive se positionnant globalement en conflit ouvert avec l'évangélisation ouverte, non seulement de Paul, mais aussi des autres apôtres ?

Il est vu comme une sorte de chefaillon auto-proclammé, propulsé à cette place uniquement parce qu'il est le "frère du Seigneur". Or ce lien de parenté a été explicitement dénoncé comme insuffisant par le Seigneur Lui-même pour justifier une quelconque responsabilité. Il n'y a dès lors qu'un pas entre considérer effectivement que son activité publique n'a rien d'évangélique (ce sont vos mots) et rejeter en bloc la communauté judéo-chrétienne de l'époque.
A partir de cette idée, on justifie le rejet massif de la "judéo-chrétienté" qu'on peut lire dans les textes des Pères de l'Eglise occidentaux, et les persécutions qui s'en sont suivies, l'étouffement des communautés chrétiennes araméophones de Moyen-Orient par l'élite grecque au cours des premiers siècles, bref, le rejet de notre héritage juif, qui a même failli aboutir à une Eglise globalement marcionite durant le IIe siècle.

On sent bien que si Jacques était effectivement l'apôtre, instruit comme les autres par le Seigneur Jésus et l'Esprit-Saint, non plus seulement dignitaire d'un mouvement informel influent au sein de l'Eglise primitive, mais sacramentellement chargé de l'Eglise réunie à Jérusalem, (non seulement celle des judéo-chrétiens mais aussi des Gentils), on peut juger qu'il n'a pas pris parti contre l'évangélisation des incirconcis, et, encore une fois, c'est bien ce qui est spécifié dans nos saintes Ecritures. On peut comprendre alors comment les traditions juives ont pu perdurer aussi longtemps et aussi loin , à travers les communautés chrétiennes d'Orient araméennes, avant de se perdre peu à peu, mais en laissant beaucoup plus de traces qu'en occident.

Ce qui permet de sonder la culture juive pour y retrouver toute sa continuité avec la Bonne Nouvelle de Notre-Seigneur.

Bien sûr, tout cela ne constitue pas une preuve. Mais je me permettais juste de soulever certaines idées éventuellement sous-jacentes aux conclusions qu'on peut porter. Evidemment, je m'inclus dans de telles dispositions, sans vouloir présumer des vôtres.

Vous voyez aussi que la désignation du terme "apôtre", dans la liste des apparitions du Christ chez Paul, a toute son importance dans cet enchaînement de faits et de relations. Peut-être en effet le sens qu'il lui donne diffère-t-il de sa restriction aux Douze. Mais... saurait-il toutefois les en exclure ? Pour Paul, Pierre ne serait pas un "apôtre"? C'est bien étonnant.

Saint Luc n'identifie jamais le Jacques des Actes à un apôtre. Si ce Jacques est une personne éminente il est naturel de ne pas l'identifier davantage.
Mais pourquoi saint Luc parle-t-il d'Alphée ? si ce n'est justement pour distinguer Jacques-le-Petit du Jacques-le-Juste que tout le monde connaît...

Justement : Luc ne parle pas non plus de "Jacques le Juste". Il dit uniquement "Jacques". Sauf lorsqu'il évoque le 2e apôtre à porter ce nom : il fait donc la distinction avec le premier.
Et il dit "Jude fils de Jacques" non pas pour insister sur ce 3e Jacques, (nom courant à l'époque) mais bien pour distinguer Jude...de Judas Iscarioth, qui porte exactement le même prénom.

Quoi qu'il en soit, il me semble quant à moi que la figure de ce Jacques le Juste est digne des plus grands égards, et que l'apostolat de Paul n'aurait pas été possible sans lui et les actes qu'il a posés.
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Message  Invité Mer 4 Jan - 19:31

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Libremax,

Permettez-moi de reprendre d'abord deux points techniques avant d'en venir au fond.

Libremax a écrit:
Justement : Luc ne parle pas non plus de "Jacques le Juste". Il dit uniquement "Jacques". Sauf lorsqu'il évoque le 2e apôtre à porter ce nom : il fait donc la distinction avec le premier.
Et il dit "Jude fils de Jacques" non pas pour insister sur ce 3e Jacques, (nom courant à l'époque) mais bien pour distinguer Jude...de Judas Iscarioth, qui porte exactement le même prénom.

Le saint apôtre Luc parle de trois Jacques.
Pourquoi voulez-vous que deux de ces trois Jacques soient une seule et même personne ?
C'est possible mais pas certain.

Et ensuite, comment choisissez-vous ?


Libremax a écrit:
Vous voyez aussi que la désignation du terme "apôtre", dans la liste des apparitions du Christ chez Paul, a toute son importance dans cet enchaînement de faits et de relations. Peut-être en effet le sens qu'il lui donne diffère-t-il de sa restriction aux Douze. Mais... saurait-il toutefois les en exclure ? Pour Paul, Pierre ne serait pas un "apôtre"? C'est bien étonnant.

À mes yeux saint Paul ne cesse de revendiquer (avec même un brin de fausse modestie) le titre d'apôtre alors qu'il ne fait nullement partie des Douze bien au contraire.
Je ne m'étonne donc pas que dans la bouche de saint Paul le mot apôtre ne désigne plus l'un des Douze mais un ensemble plus vaste.

5 et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze.
6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts.
7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.


L'énumération est très clairement chronologique, il me paraît dificile de considérer que le verset 7 décrit exactement les mêmes personnes que le verset 5.

Je note par aileurs que pour parler des personnes les plus éminentes le saint "apôtre" Paul ne parle pas d' "apôtre" mais utilise d'autres expressions.


Libremax a écrit:Il n'y a dès lors qu'un pas entre considérer effectivement que son activité publique n'a rien d'évangélique (ce sont vos mots) et rejeter en bloc la communauté judéo-chrétienne de l'époque.
A partir de cette idée, on justifie le rejet massif de la "judéo-chrétienté" qu'on peut lire dans les textes des Pères de l'Eglise occidentaux, et les persécutions qui s'en sont suivies, l'étouffement des communautés chrétiennes araméophones de Moyen-Orient par l'élite grecque au cours des premiers siècles, bref, le rejet de notre héritage juif, qui a même failli aboutir à une Eglise globalement marcionite durant le IIe siècle.

Vous touchez là un point assez sensible pour moi en disant « on justifie le rejet massif de la "judéo-chrétienté" »

J'ai le plus grand respect pour les Judéo-christianismes et j'ai commencé ma quête spirituelle en abordant le Nouveau Testament par ce biais au point de regretter très sincèrement de ne pas être Juive. Car il me semblait que "théoriquement" les judéo-crhétiens, voire les actuels Juifs messianiques, étaient plus proches de l'Église primitive.
Actuellement je crois que l'Église primititive est une abstraction apologétique qui justifie plutôt les fondamentalismes et qui suggère que l'Esprit Saint aurait abandonné la communauté des chrétiens.

Donc si je pouvais je me glisserais dans la peau d'une de ces Juives de Jérusalem qui ont suivi le Christ jusqu'au bout de leur vie à elles, je serais la plus heureuse des croyantes.
Et je verrais naturellement en Jacques le Juste le chef légitime de ma communauté à une époque où la notion d'Église (et même d'Église locale) n'a encore pas grand sens. Un personnage éminent qui veille à concilier la Torah et la Bonne Nouvelle.

Pour autant, il ne me paraît pas utile d'élever le frère du Seigneur à un titre qui n'a aucun sens et qu'il n'a jamais revendiqué. Aux débuts, il n'est pas plus chef de l'Église de Jérusalem que saint Pierre ou saint Jean.
Après ces débuts où il n' a pas la préséance, tout est affaire de spéculations démographiques : quelles étaient les proportions entre Juifs et Gentils dans l'Église de Jérusalem vers +60 ?

Ce qui m'apparaît dans mes lectures du Nouveau Testament notamment c'est que la question des observances juives est au centre d'un débat très profond.
J'ai le sentiment que le saint apotre Paul milite ardemment pour que les Juifs ne suivent plus la Torah tandis que le frère du Seigneur souhaite conserver vivante la Tradition de ses pères et très pragmatiquement préfère une cohabitation un peu distante pour éviter les conflits.

La jeune communauté judéo-chrétienne a été doublement persécutée et saint Paul porte une lourde responsabilité.
C'est une communauté martyre à plus d'un titre, humain, religieux et spirituel.

Mais faut-il tirer de cette histoire douloureuse des inférences sur la personnalité du frère du Seigneur ?

Très cordialement

votre soeur Pauline

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Message  Libremax Jeu 5 Jan - 0:16

Bonsoir Pauline,

pauline.px a écrit:
Le saint apôtre Luc parle de trois Jacques.
Pourquoi voulez-vous que deux de ces trois Jacques soient une seule et même personne ?
C'est possible mais pas certain.
Et ensuite, comment choisissez-vous ?

Avant tout, il est vrai que je pense que le chef de la communauté de Jérusalem, celui qui reste à Jérusalem alors que les autres des Douze sont partis, est l'un des leurs, et que ça ne peut être qu'à ce titre, en tant que l'un des Douze, qu'il occupe cette fonction, qu'il valide la prédication de Paul et prend part à ce qu'on a appelé postérieurement le "concile de Jérusalem".

Je ne vais jamais vous dire que la chose sera certaine : tout cela s'est aujourd'hui perdu dans les discours contradictoires de certains pères de l'Eglise et de l'exégèse moderne. En revanche, il existe des traditions qui vont dans ce sens, et des travaux d'aujourd'hui sur ces traditions qui affirment l'identification de Jacques le Juste et Jacques fils d'Alphée.
En outre, il n'est pas certain que Luc citât trois Jacques. "Untel d'Untel", en araméen, signifie "Untel frère d'untel" et non "...fils d'untel". Jude étant par ailleurs cité comme frère du Seigneur, il est donc très probable que "Jude de Jacques" signifiât "Jude frère de Jacques", tous deux frères (ou cousins, plutôt) du seigneur.

À mes yeux saint Paul ne cesse de revendiquer (avec même un brin de fausse modestie) le titre d'apôtre alors qu'il ne fait nullement partie des Douze bien au contraire.
Je ne m'étonne donc pas que dans la bouche de saint Paul le mot apôtre ne désigne plus l'un des Douze mais un ensemble plus vaste.

Je suis bien d'accord avec vous. Le mot "apôtre" n'a visiblement pris une signification restrictive au cercle des Douze que plus tardivement. Le terme ne désigne sans doute au début que la fonction d'envoyé. A mon sens, cependant, il s'agissait là d'une fonction bien précise, qui correspondait à un stade d'enseignement bien défini : tout baptisé ne pouvait pas s'improviser "apôtre". Paul en est la preuve vivante, si j'ose dire. Barnabé, par exemple, en était sans doute un, ou bien Philippe, l'un des Sept qui s'en va en Samarie.
Il me semble que les Douze ont été les apôtres de Notre-Seigneur, qui ont eux-mêmes appelé leurs propres apôtres par la suite.

Cela dit, il ne me semble pas possible de faire exclure les Douze, chez Paul, de l'ensemble de " tous les apôtres ".

Je note par aileurs que pour parler des personnes les plus éminentes le saint "apôtre" Paul ne parle pas d' "apôtre" mais utilise d'autres expressions.

Je ne vous suis pas entièrement. Même si Paul a coutume d'appeler directement les apôtres, et spécialement Cephas, directement par leur prénom, il semble bien le désigner comme apôtre, lui et Jacques, en tant que sommités de l'Eglise:

Paul, dans l'épître aux Glates,1 a écrit:18 Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours auprès de lui.
19 Mais je ne vis aucun des autres Apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur.

Votre témoignage sur le respect que vous avez à l'égard du judaïsme me fait espérer que je ne vous ai pas vexée dans mon précédent post. Je partage entièrement votre point de vue. Même dans votre analyse de la quête de l'Eglise primitive comme idéal à retrouver en opposition aux Eglises d'aujourd'hui. Pour ma part, c'est un objet d'intérêt dans la mesure où sa compréhension permet de comprendre le développement historique et spirituel de l'Eglise universelle.

Par contre, je crois résolument que, même si le vocabulaire n'était pas le même qu'aujourd'hui, on pouvait tout à fait parler d'Eglise. Les apôtres avaient probablement l'ardent désir de convertir tout Israël dans la foi au Messie Jésus ; il demeure qu'ils avaient à mettre en place un réseau pour l'annonce de la Bonne Nouvelle indépendant de celui des synagogues, même si ces deux réseaux se sont croisés au début, à organiser une nouvelle catéchèse, une nouvelle liturgie, pour ne pas dire un nouveau culte. Et pour tout cela, il a fallu instituer des missions et des fonctions humaines. Tout cela est l'Eglise.
On pourra préférer le terme de "communautés" à celui d'Eglises locales, et alors ? C'est la même réalité. Celle d'apôtre prêchant et baptisant, enseignant une catéchèse et laissant derrière lui un témoignage oral suffisant pour lancer la vie d'une assemblée rythmée par une liturgie, avant de repartir fonder de nouvelles "communautés".

Le rang d'évêque n'est pas tant, à cette époque, un titre, qu'une fonction : celle de superviser des formations de disciples, exactement comme le Seigneur le fait avec les siens. L'Ecriture ne parle évidemment pas d'évêque. Mais la Tradition décrit tout à fait ce rang, jusqu'à Eusèbe qui, influencé par les honneurs de son époque, ira jusqu'à parler de "trône" de Jérusalem pour parler d'épiscopat, ce qui est évidemment un anachronisme de vocabulaire.


Ce qui m'apparaît dans mes lectures du Nouveau Testament notamment c'est que la question des observances juives est au centre d'un débat très profond.
J'ai le sentiment que le saint apotre Paul milite ardemment pour que les Juifs ne suivent plus la Torah tandis que le frère du Seigneur souhaite conserver vivante la Tradition de ses pères et très pragmatiquement préfère une cohabitation un peu distante pour éviter les conflits.

La jeune communauté judéo-chrétienne a été doublement persécutée et saint Paul porte une lourde responsabilité.
C'est une communauté martyre à plus d'un titre, humain, religieux et spirituel.

Mais faut-il tirer de cette histoire douloureuse des inférences sur la personnalité du frère du Seigneur ?

Ce n'est pas l'impression que j'ai à propos de Saint Paul. Ca demanderait peut-être un examen plus profond, mais jusqu'ici, il me semble qu'il se fait entièrement apôtre des Gentils, et que c'est pour eux, et uniquement pour eux, qu'il revendique l'exonération des prescriptions mosaïques. Seulement Saint Paul est un fougueux, un extrême, qui défend avec toute la force possible chacun des aspects de son apostolat. La lettre de Pierre évoquant ses épîtres est éloquente (bien qu'elle traîte d'autres sujets abordés par Paul) :
2P 3:15- Tenez la longanimité de notre Seigneur pour salutaire, comme notre cher frère Paul vous l'a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée.
2P 3:16- Il le fait d'ailleurs dans toutes les lettres où il parle de ces questions. Il s'y rencontre des points obscurs, que les gens sans instruction et sans fermeté détournent de leur sens - comme d'ailleurs les autres Écritures - pour leur propre perdition.

Toute l'Ecriture parle du profond accord entre les Douze et Paul, et ne décrit que des disputes de surface, comme cet incident où Paul reproche à Pierre de n'avoir finalement pas osé se dégager de ses obligations juives, parce qu'il était en terrain païen, et non pas de manière générale.
La responsabilité du martyre de la communauté judéo-chrétienne vient davantage de la génération qui suit immédiatement celle de Paul:

Saint Ignace d'Antioche, dans sa lettre aux Magnésiens, 10,3 a écrit:Il est absurde de parler de Jésus-Christ et de judaïser. Car ce n'est pas le christianisme qui a cru au judaïsme, mais le judaïsme au christianisme, en qui s'est réunie toute langue qui croit en Dieu.

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